mercredi 30 octobre 2013

Un rapide coup d'oeil avant la bataille

Pas beaucoup de temps ce jour là, alors je ne suis pas allé très loin. Dans le Valais à côté de la frontière avec la France, une route fermée en hiver traverse de gros couloirs d'avalanches. A part en bordure du couloir, pas de gros arbres très vieux, puisque tout est laminé régulièrement chaque hiver.
Par contre, le nature est obstinée et les mélèzes et les épicéas repoussent tant bien que mal entre les avalanches les plus grosses.

C'est vraiment une sorte de combat que se livrent entre eux les arbres et la montagne et chaque hiver une nouvelle bataille est engagée. Le lent travail de la végétation qui colonise sans relâche ces espaces lumineux contre les milliers de tonnes de neiges capables d'abattre en une seconde des arbres vieux de trois cents ans. Chacun a choisi sa propre stratégie. Mais quand on voit la raideur et l'immensité des pentes supérieures, il y a de grandes chances pour que la victoire des arbres ne soit jamais que très provisoire.

 Mais l'endroit est beau. On retrouve souvent un fouilli d'arbres jeunes, et de souches d'arbres morts. Quelques vieux arbres vénérables ont malgré tout resisté, souvent en bordure du couloir.
Quant à la végétation basse, plus qu'indifférente à la violence des coulées, elle profite même des accumulations de neige qui la protègent des grands froids et du vent.

 Le bord du couloir



 Lichens typiques recouvrant l'écorce des vieux mélèzes



 Les airelles prospèrent sur ces terrains et colonisent même les souches des arbres terrassés par les avalanches.








De jeunes peupliers noirs d'un jaune éclatants. Excellents colonisateurs, combien de temps vont ils resister aux avalanches?

Un peu de couleur, de calme et de douceur avant les premières chutes de neige, puis les premières avalanches. Quels arbres survivront au prochain hiver? La réponse viendra du ciel.

vendredi 25 octobre 2013

Chatreuse, pins à crochets et bois morts

Entre deux falaises, sur les sangles de Chartreuse, il y a toujours de belles choses à observer.
Quand on constate la longueur de ces falaises entre Crolles et Chambéry, et que l'on imagine la quantité de beaux arbres qui se cachent au détour de ces rochers et de ces vires, on se dit qu'un vie ne suffira pas à explorer tous ces endroits merveilleux.

On trouve ici des arbres qui surplombent la vallée depuis plusieurs centaines d'années, jamais très grands, toujours marqués par le temps et les éléments. On trouve aussi beaucoup d'arbres morts. L'accès difficile et l'inexploitabilité de ces bois font que les souches restent sur place à se décomposer très lentement. Seuls le temps et les autres organismes vivants les feront disparaître.
Comme dans les forêts primaires, la vie et la mort s'interpénètent comme dans un cycle sans fin.
























L'automne est décidément une belle saison.


lundi 21 octobre 2013

Les belles ombres

Voilà un endroit qui porte bien son nom: les rochers des belles ombres.
Facile d'accès en dehors de la période hivernale, c'est un des plus beaux balcons dont on puisse rêver sur la vallée de l'Isère. Avec la vue sur le Mont blanc en prime.
Quand le jour décline, que l'ombre de la falaise se projette vers la vallée jusqu'à l'envahir complètement, et que seul le point culminant des Alpes reste illuminé, on assiste alors a un des plus beaux spectacles qui soit. Un spectacle lent et silencieux, orchestré par un simple jeu d'ombres et de lumières particulièrement bienvenu.







jeudi 17 octobre 2013

En automne, le mélèze est d'or.

Entre deux périodes de mauvais temps, je me suis décidé à aller faire un passage éclair dans le Valais, pour le simple plaisir d'admirer les couleurs de l'automne en montagne. Difficile de ne pas s'émerveiller devant ce spectacle qui pourtant se répète chaque année.
Cette fois-ci, j'ai choisi un endroit où les mélèzes se mèlent aux pins arolles, même si les premiers dominent largement. Entre ces deux espèces, le contraste est grand: le mélèze, changeant, élégant et aérien et l'arolle, immuable,  massif et puissant.
Dans les deux cas, ce sont des arbres qui vivent très longtemps. Régulièrement plusieurs centaines d'années. L'air des montagnes conserve.


 Il a déjà un peu neigé durant les jours précédents, mais dès que le soleil arrive, elle fond rapidement.



Il est intéressant de noter que tous les arbres ne changent pas de couleur en même temps à la même altitude. Alors que certaines aiguilles sont déjà oranges et prêtes à tomber, d'autres sont encore vertes et commencent à peine à jaunir. Pourtant soumis aux mêmes facteurs environnementaux, tous les arbres se comportent différemment. Comme s'ils avaient chacun leur propre personnalité.








Pour finir la journée, je prends le dernier téléphérique pour monter au plan de l'aiguille afin de redescendre à pied à Chamonix. Evidemment, l'endroit est toujours aussi beau mais à la limite des arbres les mélèzes n'ont plus cette couleur jaune presque étincelante, la saison est déjà trop avancée. La haute montagne a déjà commencé à étendre son emprise vers la vallée. Les arbres s'apprêtent à subir le froid, la neige et le vent dans le plus grand dépouillement.



 Et puis, au fur à mesure de la descente, on retrouve des couleurs d'automne plus marquées. Finalement, en descendant en altitude c'est un peu comme si on remontait dans le temps.