jeudi 16 mai 2013

Espoir, éternel printemps.

Après un hiver qui, pour de nombreuses raisons, fut triste et difficile, c'est avec beaucoup d'impatience que j'ai attendu ce printemps qui finalement met beaucoup de temps à s'installer.
Enfin, grâce à quelques rares journées chaudes et ensoleillées qui ont permis la fonte des mètres de neige accumulés cet hiver, je peux enfin monter au col de l'Alpe en Chartreuse, un de mes endroits favoris.
Arrivé au parking de Pré Orcel, j'hésite entre monter directement au col ou faire le tour par le pas de la Rousse. Finalement je décide de monter par le pas de la Rousse, ce qui est bien plus amusant que la large "voie romaine" un peu fastidieuse qui amène au col.

La petite sente du pas se faufile entre les barres rocheuses en longeant les falaises de la Rousse.


Quelques arbres poussent accrochés au falaises. Principalement des pins à crochets, toujours prêts à tout pour s'affranchir de la concurrence des autres arbres.


 Un très bel arbre droit et digne sur une petite vire assez peu accessible:


J'ai attendu un bon quart d'heure avant d'avoir une éclaircie pour prendre cet arbre en photo. Le ciel très changeant ne facilite pas la prise de vue, mais l'atmosphère n'en est que plus belle. Le ciel est comme vivant, toujours en mouvement.

Alors que la montée par le pas de la Rousse est presque entièrement sèche, l'arrivée sur l'autre versant est bien différente. Il y a encore beaucoup de neige, près d'un mètre par endroit. Attention aux trous dans le calcaire et autres scialets qui sont encore bien dissimulés. Tout cela fond, mais très lentement. Il y en aura sûrement jusqu'en juin.
Le contraste est toujours fort entre la vallée bruyante et agitée, et les hauts de Chartreuse, paisibles et silencieux.


Il n'est pas trop difficile de marcher car la neige est encore assez dure. Je peux donc traverser sans trop m'enfoncer en direction du col de l'Alpe. L'endroit est toujours aussi féerique, parfait agencement entre de larges clairières de pâturages très bien entretenus et des petits bois de pins et d'épicéas sauvages.
Comme toujours, c'est l'endroit idéal pour observer les beautés de la Nature.

Une vieille souche de pin émerge de la neige:


Les bases de ces deux arbres ont fusionné:

Et toujours chez le pin à crochets cet émouvant acharnement à vivre:


Et comme toujours, et alors que je suis déjà passé de nombreuse fois ici, des arbres et des bois morts que je n'avais encore jamais vus:



Je rejoins rapidement la croix de l'Alpe et le col. Les crocus commencent à peine à sortir sur les rares parties déneigées de l'alpage. Il ne reste qu'à rejoindre le chemin qui ramène au parking.

Quel plaisir de retourner enfin sur ces crêtes. Un enchantement chaque fois renouvelé quelle que soit la saison. Mais le printemps a toujours un goût bien particulier. Car au printemps, c'est la vie qui reprend après avoir surmonté les affres de l'hiver. Comme un éternel recommencement, un éternel espoir. L'espoir que la vie l'emportera toujours sur la mort.