Pour
inaugurer ce blog, laissez-moi vous raconter ces deux journées passées sur les
lapiaz du massif des Bornes, afin de profiter des lumières de l'automne pour faire quelques clichés de pins à crochets.
Parti en milieu d'après midi de la maison, une rapide montée sur le plateau du Parmelan me permet de profiter
de la belle lumière de fin de journée, sur cette étonnante dalle de calcaire située en contrebas du sommet.
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Vue sur le Mont Blanc depuis le plateau du Parmelan |
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Vue sur les Aravis |
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Deux manières différentes de faire face aux éléments |
La vue sur
le massif du Mont Blanc est surprenante et l’impression de désolation qui se
dégage de ce site est assez unique en son genre. Je ne suis pas sûr que mes photos seront bonnes mais je suis content d'être là.
Je descends
rapidement, vers 18h30, avec pour projet d’aller bivouaquer au mont Téret, à seulement quelques
encablures de là, mais dont l’accès se fait plus rapidement par le vallon
d’Ablon, soit exactement de l'autre côté de la montagne.
Après un
dîner dans la vallée et dans le brouillard, j’arrive sur le plateau des Glières
sous une lune presque pleine et un magnifique ciel
étoilé. Pas un bruit, le silence est total. J'ai l'impression d'être seul au monde.
Un bon coup
de vélo et une demi-heure de
marche plus tard (un peu dur à 22h avec un gros sac), j’arrive sur le lapiaz du
mont Téret. J’ai renoncé à dormir dans l’herbe du vallon d’Ablon. Avec ce ciel dégagé, tout était
trempé par la rosée.
Je ne
regrette pas mon choix, l’ambiance ici est superbe. Les pins à crochets se dressent comme des fantômes et la lune éclaire tout le plateau des Glières. Pas de vent,
silence total. Quelle paix.
J’installe
mon duvet sur un lit d’aiguilles confortable, juste sous un pin. Fatigué, je m’endors rapidement après avoir savouré le
bonheur de dormir en cet endroit que j’aime tant. J’avais oublié à quel point
dormir dehors est source de joie, à quel point on oublie tout quand on dort
sous les étoiles. Peut-être parce que le spectacle immense de la voûte céleste nous
aide à remettre nos petites vies en perspective, à nous replacer face à notre
insignifiance.
Le lever de
soleil est superbe, comme toujours. Il faut se presser pour profiter de cette
belle lumière qui met bien en valeur les arbres.
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Lever de soleil sur le mont Téret |
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Le brouillard enveloppe les basses vallées |
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Ombres chinoises |
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L'emplacement de bivouac, sur un confortable lit d'aiguilles de pin |
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Le fantôme d'un vieux pin à crochets |
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Bois mort, résine et couleurs d'automne |
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Dessins finement ciselés du lapiaz |
Vers midi,
le voile nuageux commence à rendre les choses plus difficiles. Il annonce que le temps va
changer dans les prochains jours.
La matinée est passée a une vitesse folle, la
batterie de mon appareil est vide, la lumière devient trop forte, il est temps de plier mes affaires et de redescendre.
Pendant ces
cinq heures passée à prendre de photos,
j’ai laissé toute ma nourriture à mon
emplacement de bivouac sans aucune protection. Aux Etats-Unis ou au Canada,
tout aurait été dilapidé par les quelques animaux inévitablement présents dans les parages. Ici, rien. J’ai pourtant observé ce jour-là de nombreux oiseaux, des
chamois, un renard et quelques autres petits mammifères.
Mais ils
n’ont touché à rien. Quelle conclusion en tirer ? Que les animaux
sauvages européens sont mieux élevés en Europe qu'en Amérique, et donc qu’ils ne convoitent pas le bien d’autrui ?
Qu’ils ont compris depuis si longtemps que nous cohabitons ensemble qu’il vaut mieux rester éloigné
de tout ce qui concerne de près ou de loin l'humanité ? Ou bien simplement que leur densité est moins
importante dans les Alpes que sur le nouveau monde? Quoiqu’il en soit la pression de la nature sauvage
est beaucoup moins présente par ici que dans le plus touristique des parcs nationaux américains. Et ceci même si l'endroit est
resté plutôt préservé, car sans grand intérêt pour nos ancêtres: pas de
pâturages, bois inexploitables et peu productifs, position géographique
peu stratégique, accès malcommode.
Finalement, dans
l’histoire récente les seuls hommes qui ont trouvé un intérêt vital à ces
quelques arpents de calcaire et de forêts ont été les groupes de résistants du
maquis des Glières.
Une présence qui reste incontournable pour toute personne qui séjourne en ces lieux.
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Vue sur le plateau des Glières |
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Le retour promet quelques belles couleurs... |
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